Construire soi-même un bac bokashi – le compostage à la japonaise

En 30 à 60 min, vous pouvez construire votre propre bac bokashi. Voilà comment procéder :

Avant de vous lancer dans la fabrication de votre composteur bokashi, nous répondons ici aux questions les plus fréquemment posées sur cette alternative japonaise au compost – un petit guide du bokashi précède donc les instructions de fabrication proprement dites.

Le mot « bokashi » vient du japonais et signifie « matière fermentée ». Grâce au bac bokashi, vous pouvez fabriquer sans grand effort un engrais de qualité à l’aide de déchets de cuisine et de micro-organismes efficaces (Effective microorganisms, ou EM), même si vous avez très peu de place chez vous. Les micro-organismes décomposent vos déchets de cuisine. Vous pouvez utiliser le liquide produit tout comme la matière fermentée bokashi en guise d’engrais.

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En fait, tout ce dont vous avez besoin pour fabriquer vous-même des ferments bokashi, c’est d’un bac qui se ferme hermétiquement et qui permet d’évacuer l’humidité, ainsi que de micro-organismes efficaces disponibles dans le commerce. Déterminez la taille du bac en fonction de l’espace dont vous disposez.

Dans le commerce, on trouve des bacs à bokashi prêts à l’emploi pour un prix compris entre 30 et 80 €. Pour construire votre propre modèle, vous avez besoin de deux bacs (voir les instructions), pour un prix total d’à peine 15 €.

Vous pouvez alimenter votre bac bokashi en déchets de jardin et de cuisine coupés le plus finement possible, c’est-à-dire des restes de plantes, de fruits et légumes, y compris les peaux et les graines, des aliments cuits, des coquilles d’œufs, du pain, de la viande et du poisson ou encore du marc de café. L’idéal est de mélanger différents matériaux dans chaque couche.

Le bac bokashi sert de composteur ou d’alternative au compost : empilez vos matières, c’est-à-dire les déchets de cuisine, dans le bac bokashi en plusieurs couches et comprimez chaque couche, par exemple avec un pilon ou une louche. Vaporisez chaque couche de 3 à 4 cm de hauteur de micro-organismes efficaces jusqu’à ce qu’elle soit humide et brillante. Vous pouvez également lester chaque nouvelle couche avec un sac de sable, d’eau ou de cailloux. La couche doit être entièrement recouverte.

L’air ne doit pas atteindre le ferment, il est donc important de bien refermer le couvercle après chaque ouverture. Une fois que le bac est presque entièrement rempli, il suffit de le fermer hermétiquement avec le couvercle – vous n’avez alors plus besoin de lester les couches.

Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre. Vérifiez de temps en temps, p. ex. tous les 2 à 3 jours, si du liquide sort du robinet. Nous vous expliquerons ce que vous pouvez en faire plus bas. Lorsque presque plus aucun jus de bokashi ne s’écoule du robinet, le ferment est presque prêt.

Dans le cas de compost classique, la matière organique se décompose au contact de l’air. Les déchets de cuisine et de jardin se décomposent au fil du temps pour former une substance semblable à de la terre. Une fois fini, le compost contient très peu d’éléments nutritifs, il est donc moins approprié comme engrais pour les plantes exigeantes comme les roses. Vous pourrez en apprendre plus sur le thème du compostage dans un autre article. Si vous avez un coin libre dans votre jardin, vous pouvez construire vous-même un composteur.

Le bokashi et le compost ne sont pas entièrement pareils, car dans le cas du bokashi, le bac est fermé hermétiquement et la matière est enrichie par fermentation. Elle conserve tous les éléments nutritifs de la matière organique d’origine et, grâce aux micro-organismes efficaces, elle s’enrichit en nutriments tels que des vitamines, des minéraux et des enzymes. De plus, la fermentation est beaucoup plus rapide que la décomposition par compostage.

Le compostage ou la fermentation créent souvent des odeurs désagréables. Si vous voulez placer votre bac bokashi dans votre cuisine, ce point est d’autant plus embêtant, mais rassurez-vous : alors que le compost dégage effectivement des odeurs désagréables en raison du processus de décomposition, les ferments bokashi ne sentent pas mauvais – leur odeur est juste un peu « acidulée », mais pas dérangeante.

Un bac bokashi plein et bien fermé fermente en environ 14 jours. Ouvrez ensuite le bac et vérifiez le ferment – sent-il légèrement le vinaigre de cidre et a-t-il l’air un peu vitreux ? Si c’est le cas, il est prêt. Si non, refermez le bac et vérifiez à nouveau son état au bout d’une semaine.

Prélevez directement les ferments bokashi du bac et mélangez-les à de la terre. Le contenu d’un bac bokashi de 16 L suffit pour environ 100 L de terre. Vous pouvez aussi fertiliser les plantes les plus gourmandes – les plantes dites à forte croissance comme les tomates ou les pommes de terre – avec 1 kg de bokashi par m2 ou 250 g par plante.

Pour fertiliser des plantes déjà en terre, il vous suffit de tracer des sillons de 10 cm de profondeur dans la terre entre ces plantes et d’y enterrer les ferments bokashi. Vous pouvez aussi tracer un cercle de 10 cm de profondeur autour des arbres ou des arbustes, à une distance d’environ 30 à 40 cm des racines. Pour finir, il ne faut surtout pas oublier de recouvrir les ferments de terre.

• Comme le bokashi contient une grande quantité de nutriments, vous pouvez aussi répandre les ferments comme engrais sur les plates-bandes après la récolte, où ils se transformeront en très peu de temps en précieux humus. Attendez ensuite deux semaines avant de planter de nouvelles graines ou de mettre des plantes en terre, car elles pourraient être endommagées par les ferments frais.
• Mélangé à d’autres matières organiques dans le tas de compost ordinaire, le bokashi agit aussi comme un accélérateur de compost.
• Vous pouvez aussi enrichir un vieux terreau avec du bokashi et obtenir ainsi un terreau pour plantes riche en substances nutritives.

• Le liquide que vous prélevez du bac bokashi est un engrais liquide de premier choix pour vos plantes. Diluez-le avec de l’eau à 1 % et utilisez-le une fois par semaine pendant environ trois à quatre semaines.
• Le jus de bokashi fait également ses preuves comme détergent liquide, il élimine la saleté et les odeurs dans les tuyaux d’évacuation et les toilettes. Diluez-le à 1 % avec de l’eau et utilisez-le une fois par semaine ou une fois tous les quinze jours.