Multiplier le bambou et installer une barrière anti-rhizome
Introduction
Le bambou est décoratif, et c’est également une très bonne protection visuelle. Mais prévoyez impérativement une barrière anti-rhizome pour éviter qu’il ne prolifère trop. Vous pouvez multiplier la plante très facilement en cas de besoin. Voici toutes les astuces pour y parvenir.
Du bambou dans le jardin
En plus d’être esthétique, le bambou est une plante très pratique : ses tiges qui restent vertes permettent de protéger toute l’année le jardin des regards curieux.
Il existe différents types de bambou. En fonction de la variété, il aura besoin de plus ou moins de soleil. L’idéal est de planter le bambou dans un sol perméable, à l’abri du vent. Veillez à ce que la zone des racines soit toujours légèrement humide, tout en évitant de les noyer, car elles pourraient pourrir. Une bonne façon de s’en protéger est de créer une couche drainante sous la plante pour que l’eau puisse s’évacuer.
Prenez soin de vos bambous en contrôlant régulièrement les ramifications. De nombreux types de bambous en forment. De nouvelles tiges poussent au bout de ces ramifications et sortent de terre. Il est donc essentiel de mettre en place une barrière anti-rhizome pour le bambou. Vous en apprendrez plus à ce sujet plus bas.
Une fois par an, déterrez les tiges et les ramifications à la périphérie du bambou. Ne jetez toutefois pas les rameaux. Vous pouvez en tirer d’autres plantes à utiliser dans votre jardin ou à offrir.
Multiplier le bambou - Étapes à suivre
Avec les bons conseils, même les novices en jardinage peuvent multiplier le bambou. Suivez simplement ces instructions détaillées.
Prélever des boutures
Le meilleur moment pour prélever des boutures se situe entre février et fin mars, avant que les nouvelles tiges ne bourgeonnent. Il ne faudra alors plus déranger le bambou.
Commencez par exposer délicatement les racines du bambou. Vous pourrez ainsi les déterrer. Coupez ensuite plusieurs cannes en bonne santé à l’aide d’un sécateur, comme par exemple l’EasyPrune de Bosch. Ce sécateur à assistance électrique permet de couper facilement et proprement même des tiges épaisses.
Si les cannes sont déjà très solides, utilisez plutôt une scie, comme la KEO de Bosch. Elle vous permettra de couper rapidement et de façon sûre les tronçons de plantes.
Couper les boutures en plusieurs morceaux
Découpez maintenant les boutures prélevées en plusieurs morceaux à l’aide du sécateur. Chaque partie devrait avoir deux à trois nœuds. Ce sont les endroits du bambou qui ressemblent à des anneaux et d’où partent de fines racines.
Planter les morceaux de tige
Enfoncez ensuite les morceaux de tige dans la terre. Ils devraient être légèrement penchés dans le substrat. Veillez à ce que les nœuds soient dirigés vers le haut. C’est à partir de là que de nouvelles tiges ou de nouveaux rhizomes pousseront au printemps.
Recouvrez les morceaux de tige d’environ 10 cm de compost à maturité. Vous pouvez également placer les morceaux de tige dans des pots. Si vous les arrosez régulièrement, la plante aura rapidement de nouvelles racines et pousses.
Multiplier le bambou fourrager
Certaines espèces de bambou sont des plantes fourragères, notamment le bambou Fargesia. Sa multiplication se fait par division, au début du printemps. Si vous ne vous y êtes pas pris à temps, attendez jusqu’à la fin de l’été, voire jusqu’à l’automne.
Le mieux est de diviser le bambou un jour de pluie. Les jours de gel, de chaleur et de soleil s’y prêtent moins.
Utilisez une bêche coupante pour prélever une grande motte de terre avec les rhizomes. La partie prélevée devrait compter de nombreuses tiges. Retirez environ un tiers des feuilles des différentes tiges. Arrosez copieusement la motte avec les racines et placez-la à l’endroit préparé à cet effet.
N’oubliez pas de continuer à maintenir la terre autour des racines constamment humide.
Installer une barrière anti-rhizome
Le bambou prolifère très rapidement si on ne fait rien pour l’en empêcher. Une barrière anti-rhizome installée dans le sol vous permet de restreindre la surface que la plante pourra occuper. Il est important de l’installer de façon très rigoureuse. Une fois que le bambou s’est étalé de façon incontrôlée, il sera très difficile de le faire revenir en arrière. Les rhizomes sont très coriaces. Si on en oublie un seul, de nouvelles tiges de bambou pousseront. Les conseils suivants vous permettront d’installer votre barrière anti-rhizome de façon correcte et sûre.
Les espèces de bambous envahissants ont impérativement besoin d’une barrière anti-rhizome. C’est notamment le cas du bambou appelé en allemand « bambou à chaume aplatie ». Avec leurs rhizomes, ces plantes s’étalent toujours plus. Le bambou cherche à se propager de cette façon, car c’est surtout comme cela qu’il se multiplie. De nombreux végétaux fleurissent rarement, et ne fabriquent donc pas de graines.
D’autres types de bambous, par contre, poussent en touffes. Ils ne développent que des tiges courtes. Pas besoin d’installer de barrière anti-rhizome dans ce cas. Cela concerne notamment le bambou parapluie.
Barrière anti-rhizome en HDPE
Les rhizomes du bambou poussent de façon très vigoureuse. Pour les contenir, vous devrez utiliser une barrière anti-rhizome spéciale en HDPE (polyéthylène à haute densité). La barrière doit faire au moins deux millimètres d’épaisseur.
N’utilisez pas de bâche pour bassin ni de bitume pour contenir les racines. Les pointes des rhizomes du bambou n’auraient aucun mal à les percer. Le HDPE est particulièrement solide et résistant ; il est presque impossible de le percer, même avec des ciseaux très pointus. Vous trouverez dans le commerce des barrières anti-rhizome vendues en général sous forme de rouleaux de 70 cm de large, que l’on achète au mètre.
En plus de la barrière en tant que telle, vous aurez aussi besoin d’un rail alu spécial, qui sert à relier les deux extrémités de la barrière afin d’obtenir une boucle fermée. L’idéal est de faire se chevaucher la barrière de 10 à 20 cm au niveau de la jonction. Placez également les rails à fleur aux deux extrémités, pour renforcer la jonction. Les rhizomes ne pourront pas pousser à l’endroit du chevauchement et seront obligés de ressortir vers l’extérieur.
L’installation correcte de la barrière anti-rhizome
Enterrez la barrière anti-rhizome à 65 cm de profondeur. Le bord supérieur devrait dépasser du sol d’environ 5 cm. Ce n’est pas vraiment joli, mais pas le choix : cela vous permettra de voir tout de suite si un rhizome de bambou cherche à passer par-dessus de la barrière.
Installez la barrière légèrement en biais, les bords vers l’extérieur. Son diamètre sera donc un peu plus petit en bas qu’en haut. Lorsque les rhizomes poussant à l’horizontale dans la terre se heurteront à la barrière, ils devront suivre la pente et ressortir. Si la barrière était installée à la verticale dans le massif, les rhizomes pourraient pousser vers le bas et passer par-dessous.
Respecter la bonne distance pour la barrière anti-rhizome
Laissez suffisamment d’espace à vos bambous pour pousser à l’intérieur de la barrière anti-rhizome. Pour un bambou, la barrière devrait avoir un diamètre d’environ 150 à 200 cm. La plante aura ainsi assez de place pour ses racines.
Si un bambou jusqu’ici en bonne santé commence à sécher au bout de quelques années et à développer des feuilles jaunes, cela peut être lié à une barrière anti-rhizome trop serrée. La plante reçoit alors trop peu d’eau. Il peut arriver que les rhizomes s’enfoncent en profondeur dans le sol et passent alors sous la barrière.
Trop peu de place peut également avoir pour conséquence que la pression exercée par les rhizomes soit si importante que la barrière se rompe.
Si vous délimitez une haie de bambous, la distance entre la barrière anti-rhizome et les plantes ne doit pas être si importante, car vous installez la barrière autour de la haie dans son ensemble et non autour de chaque plant individuel. Le bambou peut donc s’étaler sur les côtés. Dans ce cas, prévoyez environ 100 cm de distance.
Autres arbustes d’ornement aux racines envahissantes
Le bambou n’est pas le seul végétal à avoir tendance à prendre ses aises au jardin. Le sumac vinaigrier est également connu pour cela. Si vous lui prélevez un rejet ou que vous lui coupez la cime, il émet encore plus de drageons. Cela lui permet d’assurer sa survie.
Il en va de même de l’argousier, du framboisier, du mûrier et du prunellier. Pour contenir ces plantes, vous pouvez utiliser une simple bâche de bassin, pas besoin de barrière anti-rhizome.
Référez-vous à notre calendrier du jardin pour connaître le moment idéal pour effectuer toutes les tâches importantes de jardinage.