Détecter l'humidité des murs et assainir ces derniers correctement

Voici un aperçu des mesures à prendre en cas de suspicion de murs humides. Vous trouverez de nombreuses informations supplémentaires et des conseils sur la façon d'y remédier dans le chapitre « Planification et informations générales ».

1. Procédez à une inspection visuelle des murs.
2. Mesurer l'humidité dans le mur à l'aide d'un appareil approprié, par exemple un détecteur thermique ou, pour les murs en bois, un humidimètre. Une caméra d'inspection peut également être utile.
3. Délimiter la zone et en déterminer la cause, éventuellement faire appel à un expert en bâtiment.
4. Si vous êtes locataire, informez immédiatement votre propriétaire.
5. Remédier aux causes du dommage et sécher le mur.

Voici un tableau des types de dommages les plus courants et des mesures à prendre en cas d'humidité des murs :

Une humidité permanente dans la maison n'est pas seulement nuisible à la structure du bâtiment, mais aussi à la santé de ses habitants. Un taux d'humidité élevé peut entraîner des problèmes respiratoires et articulaires, surtout chez les personnes âgées et les jeunes enfants. De plus, les murs humides constituent un environnement propice à la prolifération des moisissures. Les spores se répandent dans l'air ambiant, qui est ensuite inhalé par les personnes et les animaux. Ceci engendre une fatigue intense, des maux de tête, des allergies et de l'asthme. C'est pourquoi il est conseillé d'agir dès les premiers indices de présence d'humidité sur un mur !

L'observation directe et la perception de l'odeur permettent souvent de cerner le problème :

• Odeur de moisi ou terreuse qui ne disparaît pas avec l'aération.
• Un froid moite dans la pièce alors que le chauffage fonctionne.
• Vitres embuées en permanence.
• Le mur concerné est plus froid que les autres murs intérieurs.
• Le papier peint, le carrelage ou le crépi se décollent.
• Supports métalliques rouillés.
• Maçonnerie effritée et petites fissures.
• Les taches de moisissure et les efflorescences de cristaux de sel, car l'eau dissout les sels des matériaux de construction minéraux.
• Formation de flaques d'eau dans les pièces en contact avec la terre.
• Formation de moisissures, visibles sous forme de taches noires, brunes, rougeâtres ou jaunes.

Pour vérifier si l'humidité s'est déjà installée dans le mur et dans quelle mesure, il est possible d'utiliser un humidimètre (pour les murs en bois) ou un détecteur thermique. Il est conseillé d'effectuer la mesure à plusieurs endroits. Pour cela, il vous suffit de tenir l'appareil devant ou contre le mur. Le résultat s'affiche soit en pourcentage, soit en chiffres. Nos tutoriels vidéo consacrés aux techniques de mesure fournissent de plus amples informations sur l'utilisation des appareils.
 

Les murs de cave non ou mal étanchéifiés peuvent même atteindre des taux d'humidité de 150 ou 200 % dans les murs. La question de savoir si un mur est considéré comme humide ou mouillé dépend surtout du matériau avec lequel il est construit. Vous trouverez sur internet différents barèmes d'humidité de construction qui attribuent certaines valeurs aux matériaux de construction. Il sera donc important de prendre en compte au préalable les matériaux utilisés pour la construction du mur.

Enfin, une mesure professionnelle de l'humidité du mur, effectuée par une entreprise spécialisée, permet de confirmer les résultats. Celle-ci fournit d'une part des résultats plus précis et permet d'autre part de tirer les premières conclusions sur l'origine du problème d'humidité.

À cet effet, il faut effectuer un perçage dans le mur, par exemple à l'aide d'un marteau perforateur. Il s'avère alors indispensable de respecter les mesures de sécurité applicables aux bricoleurs et bricoleuses.

Un forage permet de mesurer l'humidité dans des couches plus profondes de l'élément de construction. Une autre possibilité consiste à déterminer l'humidité des murs à l'aide d'échantillons. Ceux-ci seront broyés, mis sous pression dans un récipient et mélangés à du carbure de calcium. La réaction chimique crée une surpression qui donne des informations concernant la teneur en humidité.

Avant de pouvoir assainir un mur humide ou mouillé, vous devez d'abord déterminer l'origine de cette humidité. La plupart du temps, l'une des causes suivantes en est à l'origine :

• Une mauvaise aération : prendre des douches, cuisiner et sécher du linge au quotidien génèrent beaucoup de vapeur d'eau dans les pièces de votre habitation, et cette condensation doit être acheminée vers l'extérieur. Si la fenêtre ne reste qu'entrouverte en permanence, l'échange d'air est minime. De plus, les murs jouxtant l'extérieur se refroidissent rapidement. L'humidité se dépose alors sur les surfaces froides.
• Un mauvais chauffage : si l'on ne chauffe pas assez, de la condensation peut se former sur les murs froids et s'infiltrer lentement dans la structure du bâtiment.
• Défauts techniques : le lave-vaisselle, le sèche-linge, la machine à laver, la climatisation ou d'autres appareils perdent de l'eau en raison d'une fuite.
• Isolation verticale insuffisante ou défectueuse : si une couche de scellement extérieure fait défaut, l'eau provenant du sol s'infiltre dans la maçonnerie, et continue de s'y répandre.
• Isolation horizontale de la cave non étanche ou absente : si, outre une protection verticale efficace, il manque également une isolation horizontale, l'eau peut remonter par capillarité dans les murs. Ce problème passe généralement inaperçu pendant longtemps.
• Toit qui fuit ou dégâts dans le dispositif d'évacuation des eaux de toiture : l'eau de pluie s'infiltre dans les murs et peut s'y répandre (selon la quantité) dans plusieurs pièces.
• Ponts thermiques dus à une isolation insuffisante : il y a des endroits dans un bâtiment qui laissent s'échapper plus de chaleur vers l'extérieur que des zones attenantes. L'humidité de l'air se condense sur ces dits ponts thermiques. Les éléments concernés sont souvent les boîtiers de volets roulants, les niches de radiateurs ainsi que les cadres et les linteaux de fenêtres.
• Inondations et précipitations violentes.
• Dégâts au niveau des conduites d'eau et des canalisations : vous pouvez reconnaître un dégât des eaux à des taches humides isolées sur le mur qui se répandent rapidement. Les fuites sont souvent dues à la formation de trous de corrosion. Toutefois, il arrive aussi que certaines conduites soient endommagées par des travaux de bricolage, par exemple en raison d'un perçage maladroit. Découvrez ce qu'il faut faire dans notre article concernant les gestes à effectuer en cas de perçage accidentel d'une conduite d'eau.
• Fissures dans la maçonnerie par lesquelles l'humidité s'infiltre.
• Cabines de douches et baignoires mal étanchéifiées : les projections d'eau pénètrent dans le mur par les joints
• Temps de séchage insuffisant dans les nouvelles constructions : souvent, on ne prévoit pas suffisamment de temps pour que l'humidité de la construction ait le temps de disparaître.

L'eau cherche toujours le chemin le plus court et sort à l'endroit où la résistance est la plus faible. C'est pourquoi il peut être utile de jeter un coup d'œil au plan de construction de votre habitation : quelles pièces ont un mur commun ? Lesquelles sont situées au-dessus des autres ? Où se trouvent les canalisations ?

Si vos murs sont durablement humides, vous devriez faire appel à un spécialiste expérimenté du bâtiment. Non seulement celui-ci établira un premier constat, mais il vous conseillera également quant à la marche à suivre.

Chacune des causes susmentionnées présente un profil de dégâts différent et nécessite des mesures spécifiques. Important : au cours de la phase de séchage, il faut toujours réparer l'origine des dégâts ! Un traitement superficiel des symptômes ne peut être que de courte durée lorsqu'il s'agit d'un problème d'humidité des murs.

Vous pouvez réparer vous-même des dégâts mineurs. Si les murs sont mouillés à la suite d'une rupture de canalisation d'eau ou d'une machine à laver défectueuse, un simple processus de séchage de la pièce est généralement suffisant. Pour les endroits plus petits, il est recommandé d'utiliser un déshumidificateur d'air qui extrait l'humidité de la pièce et par conséquent aussi des murs concernés.

En cas de dégâts des eaux importants, on utilise des déshumidificateurs de chantier spéciaux. On utilise alors des sécheurs d'air comprimé et des sécheurs par adsorption, ainsi que des radiateurs infrarouges et des chauffages radiant sans lumière. Ces derniers fonctionnent selon le même principe que les radiateurs infrarouges, mais leur rayonnement pénètre plus profondément dans les murs.

En cas de formation de condensation sur la surface du mur, il convient de remettre en question son comportement en matière d'aération ou de chauffage. Il est préférable d'aérer brièvement et intensivement plutôt que de laisser les fenêtres entrouvertes en permanence. A cet égard, il s'agit d'aérer par à-coups. Autrement dit, il faut ouvrir entièrement les fenêtres au moins trois fois par jour pendant 5 à 10 minutes. En règle générale, les murs sèchent alors d'eux-mêmes. Vérifiez également régulièrement l'humidité de l'air dans la pièce. Un humidimètre est utile à cet effet. L'idéal est une valeur comprise entre 40 et 60 %. Ne positionnez toutefois pas votre humidimètre à proximité du chauffage ou d'une fenêtre, car les résultats pourraient être faussés.

Des erreurs sont également souvent commises en matière de chauffage. Veillez à ce que toutes les pièces (même celles que vous n'utilisez pas régulièrement) soient chauffées à au moins 15 °C en hiver. Des différences de température trop importantes et trop fréquentes dans la maison ou l'appartement favorisent des dégâts dus à l'humidité.
Si l'eau pénètre dans les murs par des endroits non étanches (par exemple dans la charpente ou la façade), il faut colmater les fuites.

Si des moisissures sont déjà présentes sur le mur humide, il faut agir rapidement pour éviter qu'elles ne se propagent. Il est possible de s'attaquer soi-même aux petites taches superficielles avec des produits spéciaux anti-moisissures. L'alcool médical ou l'alcool à brûler conviennent également très bien pour lutter contre ces dernières. Si les spores de moisissures se sont déjà installées dans la structure du bâtiment, il faut faire appel à une entreprise spécialisée. Vous aurez également besoin d'une aide qualifiée pour identifier et éliminer la mérule ou la serpula.

Si le revêtement isolant de la maison ou de la cave est endommagé, l'aération forcée et le déshumidificateur de chantier ne suffisent plus pour protéger durablement les murs de l'humidité. Selon la cause, des méthodes, dites horizontales ou verticales, sont utilisées pour le séchage. Les couches isolantes horizontales empêchent l'humidité du sol de remonter dans les murs, les couches d'isolation verticales empêchent l'humidité de s'infiltrer par les côtés.

Les barrières d'isolation horizontales peuvent être installées en utilisant :

• Procédés de sciage et de découpe : une ou plusieurs barrières mécaniquement isolantes (tôles, plaques en plastique, feuilles de bitume ou films) sont insérées dans le mur. En règle générale, ces dispositifs de scellement sont déjà prévus lors de la construction d'un nouveau bâtiment, mais ils peuvent également être installés ultérieurement si la structure de la maison le permet. Pour ce faire, le mur doit être découpé à l'aide d'outils spéciaux.
• Méthode avec des tôles d'acier chromé : des tôles ondulées sont enfoncées dans un espace d'assise de la maçonnerie à l'aide d'un marteau pneumatique, en se chevauchant les unes les autres. Il n'est pas nécessaire d'ouvrir le mur. La pose des tôles est une opération qui peut être réalisée par des bricoleurs expérimentés. L'humidité restante est éliminée du mur à l'aide d'un déshumidificateur de chantier.
• Injection sans pression : il s'agit d'une méthode qui convient également aux amateurs de bricolage, pour autant que les surfaces à traiter soient petites. Cette méthode consiste à percer de nombreux trous parallèles dans le mur et à les remplir d'un produit imperméabilisant sous forme fluide. Ce matériau se répartit progressivement dans le mur et obture les pores et les cavités existantes, empêchant ainsi l'eau de pénétrer. En cas de très forte infiltration d'humidité, la maçonnerie doit être préalablement séchée.
• Injection sous pression : comme pour l'injection non pressurisée, il faut au préalable percer une série de trous. Le produit de scellement synthétique est alors injecté sous haute pression à l'aide d'une machine spéciale. Ainsi, ce produit pénètre même dans les espaces poreux les plus difficiles d'accès.
• Méthode consistant à remplacer les murs : ce procédé coûteux est surtout utilisé en cas de maçonnerie fortement endommagée. Pour ce faire, les briques ou le béton ayant été touchés par l'humidité sont partiellement remplacés. Pour que l'eau ne puisse plus se propager, il est recommandé de poser au préalable une couche d'isolation horizontale. Cependant, cette solution reste soumise aux limites de la structure statique de la maison.
• Procédés de déshumidification électrophysiques : une tension électrique permet de chasser l'humidité de la maçonnerie. Cette méthode de séchage des murs humides est relativement chère et son efficacité est contestée par les experts.

Pour assurer une étanchéité verticale, les possibilités suivantes s'offrent à vous :

• Étanchéité extérieure du mur de la cave : si les murs humides doivent être séchés de l'extérieur, il faut d'abord dégager la maçonnerie de la cave jusqu'au niveau du sol du bâtiment. En effet, le revêtement neuf ne peut tenir que sur une fondation bien solide. Après avoir réparé les éventuels défauts des jointures et les fissures des couches de crépi, il faut appliquer des bandes de bitume ou un revêtement bitumineux épais. Des films protecteurs à picots et des non-tissés filtrants constituent une couche de protection supplémentaire. Il est également possible d'isoler le mur extérieur avec des enduits et mortiers minéraux hydrofuges ou des membranes synthétiques. Si le mur de la cave est soigneusement étanchéifié de l'extérieur, l'humidité séchera généralement d'elle-même.
• Étanchéité interne du mur de la cave : en plus de l'étanchéité externe, il est recommandé de traiter les murs humides également de l'intérieur. Pour ce faire, après avoir asséché le mur, on enlève les anciennes couches de crépi et on applique plusieurs couches de badigeon d'étanchéité. Si le mur extérieur ne peut pas être scellé, il est possible d'assainir le mur humide avec un enduit d'assainissement spécial. Ce dernier empêche l'humidité de s'infiltrer de l'extérieur, mais demeure toutefois permissif de l'intérieur. Par ailleurs, cet enduit est capable de capter et de retenir les sels.
   

Les coûts d'un assainissement de murs dépendent d'une part du degré d'humidité et d'autre part de la surface à traiter. Voici un aperçu :

Si vous faites évaluer les dégâts par un expert en bâtiment, vous devez vous attendre à des frais supplémentaires d'environ 70-100 € par heure pour son estimation.

Il est possible de réduire les coûts pour de nombreuses opérations de rénovation en réalisant soi-même les travaux. Les amateurs de bricolage peuvent par exemple enlever l'ancien crépi des murs, gratter les joints, exposer les murs de la cave ou peindre ceux-ci après le séchage. Certains procédés comme l'injection sans pression, l'utilisation d'une tôle d'acier chromé ou l'application d'un enduit d'assainissement peuvent également être entièrement réalisés par vos soins.

En cas de rupture de la conduite d'eau, c'est généralement l'assurance habitation qui prend en charge les dommages. Si les murs ont été mouillés par des inondations, c'est l'assurance contre les dommages causés par les forces de la nature qui intervient ; il s'agit d'un complément à l'assurance habitation. Celle-ci prend en charge les dommages causés par des défaillances techniques.

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